vendredi 14 novembre 2008

Tirez donc sur l’ambulance.

Depuis le récent crack financier on évoque de façon récurrente et indignée les rémunérations astronomiques de dirigeants d’établissements bancaires et de grandes entreprises . On ne manque pas non plus de mentionner leurs revenus annexes et cumulés perçus comme administrateurs de diverses filiales. Les parachutes dorés ne sont pas plus omis.
Bien que tous ces reproches soient apparemment justifiés, il semble équitable de plaider à charge comme à décharge.

Ecoutons ce que répètent presque tous unanimement les pédégés de grandes entreprises : Ils font valoir que si l’on souhaite des entreprises de qualités menées par des hommes de qualité il convient d’y mettre le prix, car à défaut, ces personnes iront se faire voir ailleurs (entendez à l’étranger, à la concurrence etc.).
Quant au dirigeants du monde de la finance, assis aux premières loges, ils ont toujours su être assis sur le baril le poudre d’un système fondamentalement miné et avarié.
Le système a longtemps admis que la pax americana , assortie de la prospérité nécessaire pour en payer le prix, reposait sur le déséquilibre global des diverses balances US, notamment celui du financement de la consommation des ménages américains. Nos bonnes banques européennes et asiatiques ont massivement et tacitement souscrit à du papier financier pourri, représentatifs de créances illusoires, avec la bénédiction des autorités de surveillance. Ceci a eu pour contrepartie une garantie de paix tout aussi illusoire (voir l’Irak et l’Afghanistan en particulier).
Tout le problème de ces pédégés , comme au jeu de «je te tiens, tu me tiens… », réside dans le fait de ne pas craquer le premier.
Dès lors, comment leur en vouloir d’avoir voulu se préserver de cette menace planante au moyen d’une prime de risque versée sous forme de salaire, de bonus extraordinaires, et grâce à de génèreuses indemnités contractuelles de fins d’emploi?

…les actionnaires, eux, n’avaient que leur capitaux à perdre, et le personnel de ces entreprises, simple chômeurs potentiels, que ses emplois.
On ne peut cependant pas éviter de remarquer que ces derniers exerçant moins de responsabilité -donc moins rémunérés- sont de plus en plus rejoints dans la décharge de leur implication par ceux qui les dirigent , sans pour autant voir leur conditions se confondre.
Le monde politique pourrait être sollicité pour quelques arbitrages. Cependant , outre le fait que l’objection élevée par la caste des dirigeants pourrait s’y opposer (le civisme et le patriotisme ne semblent pas être appelés à de riches heures), cela resterait sujet à caution car les représentants élus, les ministres, à la fois conscients du caractère éphémère de leur rôle, et avertis des nouvelles pratiques se développant en matière d’assurance perte-d’emploi, n’ont pas voulu rester en retrait : en France la législation, entrée en vigueur à leur instigation, a substantiellement aménagé en l’améliorant le sort de députés ou de ministres déchus (maintient d’indemnités en cas de réélection etc…).

Dans les cas précis du récent crack financier, les banques ont sans états d’âmes transféré aux contribuables la charge de combler la faillite accidentelle du système.En fin de compte ça fait beaucoup de mains prises simultanément dans le même sac , il n’est pas sûr que l’ambulance arrive à temps face à une telle affluence. On a sans doute la probité ou les mains sales qu’on peut, mais on vérifie encore une fois que le droit n’est pas la justice, mais seulement l’expression d’un certain ordre.. Il reste la bonne volonté ... Mais faut-il y croire encore? Cela m’arrive

lundi 20 octobre 2008

Les USA? ça n'existe pas.


J’aime les Etats Unis, mais c’est une nation qui n’existe pas … !
Il s’agit en réalité d’un espace géographique tombé entre les mains d’une bande d’allumés, débarqués du Mayflower en 1620,; ils n’ont guère lâché prise depuis. Il n’y a donc pas à s’étonner qu’après avoir fait main basse sur ces territoires, ces ayatollah du Christ s’en soient finalement pris successivement à l’Iran et l’Irak notamment, et bientôt la France si son évolution démographique continue sur sa pente actuelle.

Ma première visite rendue aux USA (1988) fut pour Washington. J’ai pu décliner la tasse de thé et la conférence de Nancy Reagan sur la lutte contre la drogue, manquant de la sorte à regret la visite de la Maison Blanche… mais m’épargnant cette compromission emmerdante.

La zone monumentale de Washington est spectaculaire, émaillée de monuments commémoratif démesurés ; elle s’ordonne autour du National Mall , vaste pelouse descendant du Capitol vers le Potomac Arlington et le Pentagone, émaillées de fantastiques musées et de divers départements (ministères)
Les musées libres d’accès en permanence, comptent parmi les premiers lieux culturels d’importance du monde (mais en queue liste) en particulier le musée de l’Air et de l’Espace et le musée National de l’Histoire Américaine (sic).
Je lui ai rendu deux ou trois visites, et les américains faisant bien les choses, il y avaient alors réservé un espace dédié au thème de la colonisation de la Virginie (état jouxtant le Washington D.C.), une conférencière dynamique et zélée m’ayant invité à m’asseoir. Elle fit à la fin de son exposé, selon un usage bien répandu, le tour de son audience sur le ton de ‘quelqu’un-a-t-il-une-question ?’
La mienne pourtant simple l’a manifestement profondément embarrassé : je lui avait fait part de mon étonnement de ne voir évoqué en aucune manière les indiens peuplant la région à l’arrivée des premiers colons, ainsi que leur devenir ; d’un ton honteux, confus et bredouillant il me fut répondu que pour les questions indiennes il fallait me rendre à côté au National Museum of the American Indian (... à vocation ethnographique !) …et on murmura d’une voix quasiment inaudible que la question indienne étais une sad affair (triste affaire).
… tu parles ! les algonquins de virginie ont tous été exterminés par les premiers colons …qui eux mêmes n’ont jamais été rien d’autres que des européens.
Après ça, ils ont tenté de noyer le poisson en nous racontant les salades de melting pot , comme si la ségrégation raciale n’avait jamais existée et pas fait de Martin Luther King une victime -à quelle vitesse s’est il violemment jeté sur la balle qui l’a tué ?- .

Le peuplement quasi planétaire des USA y façonne une société qui n’a pas d’autre richesse culturelle que sa diversité, mais vous conviendrez qu’elle reste de taille car faite de tout et de rien.

Néanmoins ce qui me reste de cette expérience, c’est que les indiens après avoir été physiquement éliminés (sans que je me prononce sur les responsabilités de ce génocide), le sont une seconde fois officiellement à titre culturel puisque on leur dénie le droit d’avoir été partie intégrante de l’histoire américaine. L’écriture de celle ci échoit définitivement aux colons : encore une fois l’histoire n’est écrite que par les vainqueurs. et les dispositions ségrégationnistes n’ont pas été culturellement abolies.
Pour être complètement honnête, s’il est vrai que l’Histoire ne commence qu’à partir du moment où elle s’écrit, les glyphes ou petroglyphes indiens, rares et mal décryptés, ne peuvent réserver aux indiens qu’une place congrue.
Je me demande alors pourquoi le cinéma d’Hollywood y est revenu si souvent ?

vendredi 5 septembre 2008

MUSEE DE L'ARIANA

Genève, musée de l’Ariana
Blotti contre le palais des Nations-Unies, sous le regard cynique du C.I.C.R.
Musée si peu pratique d’accès, dans un parc dont me sait ni où est le début ni la fin, que j’ai cru en être un moment l’unique visiteur.
Les pluies d’orage ont mieux nettoyé les allées que n’auraient su le faire une armée de suisses,
On découvre dans sa paix insolente que l’on est l’un des quatre visiteurs de la matinée, après avoir franchi la façade austère et imposante, bien à l’image de Genève
Une hauteur d’étage qui n’en fini pas, une cafétéria dont on se réjouirait d’avoir l’équivalent chez soi, des dames et des messieurs accueillants et charmants (du conservateur, à l’huissier en passant par la bibliothécaire, et la dame café au si joli collier; un café (payé cher) pris sur une terrasse dominant la rade de Genève et sur sa gauche la vieux palais de la SDN.
Et puisqu’on y est, on visite,
De belles collections, étendues en diversité et en qualité, superbement mises en scène de telle sort qu’au plaisir de l’œuvre d’art s’ajoute celui de son entourage tant et si bien qu’on fini par aimer ce bâtiment qui transpire pourtant la quintessence de la constipation bourgeoise et provinciale de Genève .

Ne faites surtout pas comme moi qui ai attendu 12 ans pour accomplir cette visite
La porcelaine la faïences les céramiques sont sûrement une affaire d’initiés ou du moins d’amateurs éclairés , mais en définitive l’art parlera toujours à ceux dont le regard reste grand ouvert.

Genève élégante est sans doute le secret frivole le mieux gardé au monde.

LES VRAIES ROSES FLEURISSENT SEULEMENT UNE FOIS



Les femmes de ma vie ont toutes été si belles
Que je n’ai pu en retenir aucune d’elles .

Elles m’ont distribué l’amour, le charme, la beauté,
La tendresse, joies du corps et de l’esprit
Sans rien compter,
Ou si peu en vérité,
Cependant je les ai toutes grossièrement flétries
Si bien que j’ignore parfois qui s’en est allé

Pourtant le galbes d’un sein, un chant d’amour,
Des griffes dans le dos, des sourires complices
Des nuits d’étincelants feux d’artifices,
Demeurent inscrits pour toujours,
Comme des parfums ou des saveurs,
Des mélodies gémies,
Et peut être quelques ombres fâcheuses.

De l’amour je n’ai connu que le plus noble
Les plus pur des chatoiements, des gemmes
Célées dans leurs écrins , jamais la roture,
Jamais l’amour de caniveau, jamais le rimmel trop appuyé
Même quand nos nuits devenaient félines
Ou nos jours féroces,
Rien que de simples belles et bonnes gourmandises de campagne

J’ai même eu des enfants que j’ai aimés
Au delà de moi même, pour une fois

Dieu, que j’ai été envié
Que vous m’avez célébré
Et à présent que je décline
Combien vos traces encore m’illuminent.

Mais toi, mon Unique-multiple
Cesse de me tourmenter
Apaise ce paysage
Balaye ces scories encore incandescentes
Donne moi un peu de ta respiration
N’érige pas un froid monument de travertin
Aux heures où nous avons exalté l’amour
De Rome à New York, sans passer par Kyoto,
Notre liberté était bien plus belle offerte en gage à l’autre.

A présent que j’habite de moins en moins mon corps
Que celui ci vexé ne semble même plus vouloir me parler
Nous aurions trop à rattraper et à portée si lointaine
Que ne n’ose plus même te prier, Ô mon Unique,
De t’asseoir prés de moi
Car il faut t’implorer.
Il ne fallait surtout pas briser l’homme à la rose,
Il meurt doucement.

mercredi 6 août 2008

UN EXEMPLE?


Carloforte est située au Sud Ouest de la Sardaigne; C'est la plus tunisienne des villes européennes.D’abord parce que c’est l'un des point d’Europe parmi les plus proches d’Afrique par le milieu de la Méditerranée.
Ensuite elle a été fondée par des génois de Tabarka : On y fait encore le CASCAH, couscous aux légumes, sans viande, curieux mais bon, et on y parle encore le génois du 18 ème siècle.
Les deux villes sont jumelées :… Carloforte semble avoir oublié toute rancune vis-à-vis de la Tunisie qui en une seule razzia en 1798 a jeté plusieurs centaines, environ 830 de ses habitants en esclavage.


On pourrait en parler en Israël et en Palestine …

vendredi 4 juillet 2008

Les insuccès de l’Inquisition


LES Grands Inquisiteurs successifs on beau avoir essayé de s’attaquer à la foi hérétique des merguez , combattant aux côtés des sarrasins , épaulant l’expansion islamique en Europe, ils ne se sont jamais parvenus ni à leur faire abjurer leur foi, ni à endiguer leur progression triomphale sur de nouveaux territoires (…à quand la conquête du Groënland ?) .

Il était donc cruellement inutile de faire passer ces malheureuses merguez à la question en les grillant sur des charbons ardents.


Il eût été simplement préférable que l’Inquisition se contentât de les noyer dans le Côte du Rhône.Ainsi tout le monde y aurait trouvé son compte et serait parvenu à de meilleures convictions

jeudi 12 juin 2008

L’art de la différence une affaire de culture

Comment une société peut elle en arriver à se fonder sur une différence de couleur de peau , par exemple, pour pratiquer en toute sereine légalité l’esclavage ?
Le blanc européen a durablement écorné son image de respectabilité en instaurant le système le plus ample, le plus cruel, le plus structuré et organisé de tous les temps en matière d’esclavage. Le pire pour lui est peut-être de devoir assumer à la fois cette part de responsabilité non négligeable dans l’histoire de l’esclavage, avec la paternité des notions de droits de l’homme et de dignité humaine qu’il a su développer presque simultanément.
Tant d’honneur et d’opprobre se mêlent ; comment être en paix avec soi ?

On cherchera en vain des coupables et des Justes
C’est déjà beaucoup trop tard !
C’est au moment oû se déroulaient les faits qu’un jugement aurait dû être émis.
Mais en avait on les moyens ?

Equité
Paternité
Responsabilité
Culpabilité

C’est le cheminement d’une démarche impossible :
Le processus est idéal, sauf qu’il ne colle pas avec la réalité historique de l’apparition de ces étapes successives.

Le principe d’équité comportant condamnation de l’esclavagisme commence
à apparaître chez Montesquieu puis à être plus nettement affirmé par Voltaire , mais leur pensée pourtant claire n’a engendré sur le moment que de bons sentiments et il aura fallu attendre un siècle pour obtenir l’interdiction légale de l’esclavage, et plus encore pour voir son extinction dans les faits.

La Paternité, elle, est immédiate . Elle désigne sans équivoque les auteurs des faits : divers négriers, commerçants, religieux, colons., militaires, Cette paternité est plutôt bien établie. Toutefois par un retour de balancier on voudrait la faire porter à l’ensemble des européens , oubliant qu’une part importante d’entre eux, trop modeste pour être impliquée, doit être exclue, et omettant également les parts échéant au monde islamique et africain dans l’esclavage jusqu’à nos jours.

Il faut payer pour l’esclavage, C’est la responsabilité . Mais faire payer qui ? Les héritiers déclinement cet héritage bien évidemment : beaucoup des fortunes fondées sur l’esclavage ont aujourd’hui disparu .Pourquoi en demander le compte à l’Etat, celui-ci a rarement été impliqué dans l’esclavage, et puis l’Etat n’est pas une compagnie d’assurance universelle et intemporelle,

Enfin pour la culpabilité, la faute morale, elle est incontestable aujourd’hui. Mais il en va de même que pour la responsabilité : il n’existe plus personne pour assumer légitimement la réparation des fautes, et la collectivité ne peut pas en assumer la totalité. De plus au moment oú se produisaient les faits il n’y avait pas faute.

La qualification , donc la portée des faits n’est pas la même de nos jours qu'à l’époque à laquelle ils se sont réalisés. La connotation morale de l’esclavagisme comporte une composante culturelle soumise au contexte de l’époque qui la considère.

Aujourd’hui ill ne viendrait à l’idée de personne de demander à l’état Italien réparation pour le pillage et la destruction par les légions romaines du temple de Jérusalem. Pourtant la chaîne de responsabilité semble encore plus clairement établie.

En revanche, refuser toute responsabilité, de fait et morale, serait aujourd’hui une seconde injure pour les victimes de l’esclavagisme , car l’abomination des faits apparaît de plus en plus nette au fil du temps et de l’évolution des consciences.
Il existe sans doute une responsbilité historique, deconnectée des responsabilités civile ou pénale.

L'évolution des consciences est regrettablement ralentie par la peur de la différence de l’autre. Une bonne riposte serait d'oeuvrer pour une évolution plus rapide et pour l'éradication de la peur de la diférence.